Otto LILIENTHAL
(Anklam 1848 - Berlin 1896)


Convaincu que le vol plané constituait une étape nécessaire dans la maitrise du vol propulsé, Lilienthal se lança en 1891 dans l'expérimentation de divers planeurs formés d'une légère armature d'osier recouverte de toile fortement tendue. Il s'agissait pour la plupart de monoplans à ailes fixes, mais il essaya aussi par la suite des biplans.
Lilienthal exerça une influence considérable sur le développement de l'aviation. Il représentait la synthèse, la personnification du vol. Ses écrits furent traduits et lus dans le monde entier. Reporters et journalistes laissèrent des descriptions enflammées des merveilleuses sensations goûtées au cours de leurs expériences de vol à bord de ses planeurs. Largement diffusées, les photographies du maître en action prouvèrent à un public fasciné que l'homme pouvait vraiment se maintenir dans l'air avec des ailes artificielles. D'autres passionnés de l'aviation étudièrent son oeuvre, recherchèrent ses conseils et copièrent ses machines.

Après la chute fatale de Lilienthal en 1896, une médaille de bronze fut frappée à sa mémoire. L'une des faces porte l'inscription suivante, en allemand : "Le premier vol humain du grand maître."

 

 

A Derwitz, en 1891, Otto Lilienthal s'élance du haut d'une colline à bord de sa première réussite, un planeur baptisé simplement n° 3, d'une surface alaire de 8 mètres carré, pesant 18 kg.

 

 

A Maihöhe, en 1893, sautant d'une tour destinée également au stockage de ses machines, Lilienthal plane au-dessus des spectateurs. Le sommet de la tour se trouvait à 9 mètres du bas de la colline, et Lilienthal écrivit que, depuis cette hauteur, "avec un peu d'entrainement", il pouvait se laisser glisser sur plus de 45 mètres en l'air.

 

 

En 1893, Lilienthal fit breveter aux Etats-Unis son planeur n° 6 (ci-contre) à ailes repliables. Sur la photographie ci-dessus, il atterrit avec son n° 6 au pied de la colline qu'il avait fait construire près de Berlin. Depuis le sommet, il pouvait décoller dans n'importe quelle direction, en tenant compte du vent dominant.

 

Donnée pour la reproduction "scrupuleusement exacte" d'une photographie enregistrant l'accident d'Otto Lilienthal, cette couverture du "Petit Parisien" est en fait un montage. Lilienthal tomba effectivement, mais il n'avait pas à portée de la main, un toit commode où se raccrocher ; aucun photographe n'assistait à la scène, et Lilienthal n'eut à souffrir que d'une simple foulure du poignet et d'une égratignure minime à la tête.